Nos saines colères

On a tous nos saines colères, comme disait l'autre.

L'autre jour, au déjeuner, nous étions plusieurs à réfléchir sur ce qui nous énerve. Les petits trucs de la vie qui agacent et insupportent.

Moi ce qui me rend folle c'est les gens qui ponctuent leurs phrases d'anglicismes comme s'ils avaient grandi à New-York city."By the way, t'en as pensé quoi, du film ?"ou "on se call ASAP ?" (as soon is possible).

Comme si langue française était pauvre en vocabulaire.

Ce qui énerve ma copine Marion c'est les sportifs qui disent "à savoir que" en répondant aux interviews.

"Je crois qu'on a fait un bon match. A savoir qu'on a eu des opportunités qu'on a concrétisées, à savoir notamment au niveau de la conquête."

Plus curieux encore, Elodie, elle, voit rouge dès qu'elle aperçoit Alain Bernard, le nageur. Elle ne se l'explique pas, c'est épidermique.

"Il a des bras qui lui arrivent aux pieds ! Et son côté propret (normal il est toujours dans l'eau)... Il est horrible !"

Cet été, coincée devant les Jeux olympiques pour faire plaisir à son homme, elle a cru mourir d'apoplexie.

Bernard, un collègue qui déjeunait avec nous n'a pu répondre à ma question. Non, rien ne l'énerve.

Mais il fait du yoga, Bernard, ça doit être pour ça.