Ayant la chance de ne pas travailler le mercredi, je veille à n’utiliser ce précieux temps libre que pour faire des choses épanouissantes avec mes enfants.
La semaine dernière, la Poste. Hier des chouquettes et la queue à la Mairie.
Dit comme ça, ca parait mince pour meubler une journée, et pourtant… : 20 minutes de préparation pour les chouquettes, autant de cuisson, le reste du mercredi pour déposer une demande de passeport.
1H40 le matin pour retirer un acte de naissance. (On me fait savoir que l’on peut maintenant les commander par le net, oui, mais moi je me suis dit allons donc, j’habite à 10 minutes de la Mairie, autant passer les retirer sur place et hop dans la foulée, déposer mon dossier.
Hop, tu parles.
Une seule fonctionnaire à l’Etat civil un mercredi matin, tous les autres derrière leurs bureaux la tête farouchement baissée, remplissant au stylo Bic d’obscurs parchemins. On se serait cru dans le «Nom de la rose», avant l’incendie.
Des panneaux sympas et festifs « Décès 2009 : pour déclarer un décès, prendre un ticket à l’accueil », la salle bondée, un formulaire à remplir pour demander un formulaire, pas de stylo à disposition du public… bref je me suis fait des amis et suis ressortie 1h40 plus tard, rouge et échevelée.
Bébé garçon dormant toujours dans sa poussette, direction le bureau 13 pour « CNI, Cartes grise, Passeport ».
Dès le couloir, difficile d’atteindre la machine pour retirer un ticket pour juste obtenir un renseignement, tant la foule était dense. 20 personnes avant moi. J’attends un peu, voit l’heure du biberon de midi dangereusement approcher et quitte la queue. Cet après midi, ce sera sûrement plus calme.
Retour à 15 heures à la Mairie. La salle d’attente me fait penser au pont de 3e classe du Titanic. J’ai le numéro 167, on affiche le numéro 125. Comme je suis organisée, j’ai mon dossier pré rempli, retiré il y a quelques temps déjà.
Je discute avec une dame qui est là depuis des heures. « Il ne faut pas passer avec celle-là, me dit-elle en désignant l’une des fonctionnaires, elle est ODIEUSE »
La dame n’avait pas tort.
La méchante fonctionnaire, très jeune et pourtant incroyablement mal dans son job, examine mon dossier d'un air dégouté à la recherche du papier manquant.
Damned, mon dossier est complet, on la sent déçue. Je suis autorisée à faire une deuxième queue, avec le même numéro pour déposer ma demande. « Perdez pas votre ticket », me dit-elle d’un air menaçant. Oh mon dieu, non, plutôt perdre mon fils !
Le temps passe, des éclats de voix fusent, se meurent, un bébé pleure très fort. On demande à un monsieur noir : « pour les yeux, vous voulez mettre noirs ou marrons ? »Il réfléchit.
La salle se vide petit à petit, il est 5 heures moins le quart. Aux gens qui arrivent, le bureau crie avec un bel ensemble :
- ah non c’est fini pour aujourd’hui !
- Mais vous êtes ouvert jusqu’à 17 heures, non ?! Il est moins dix !
- Oui mais on a tout ça (geste ample vers la foule muette et peureuse) à servir. »
Colères : « je dois prendre mon après-midi pour venir alors ? Vous vous f.. du monde ! Je travaille moi !»
A une dame, on consent à passer, comme au marché noir, un dossier de demande de passeport à remplir, mais pas la liste des pièces indispensables qui va avec.
-« Pour avoir la liste, vous appellerez demain au 0800… (n° surtaxé) ».
Un jeune homme s’affole car son numéro est passé et pourtant on ne l’a pas appelé.
-« Ca arrive, y a des numéros qui sortent pas ». Comme au loto.
-« Vous verrez que quand l’heure de la fermeture approche, ils se mettent tous au travail histoire de terminer à l’heure. » me dit ma voisine qui connait les lieux comme sa poche.
Véridique. 10 minutes avant 5 heures, tous les fonctionnaires sont derrière leurs bureaux, travaillant ardemment à servir l’Etat et fermer à 5 heures pile.
Mission accomplie. A 17 heures, la porte se referme sur les tickets abandonnés et les papiers gras. Le silence règne sur la Mairie et ma poussette fait « cri cri » dans les couloirs vides. Je me sens comme au sortir d’un combat de boxe.
J’ai rendez-vous dans 15 jours pour venir retirer mon passeport.
Ca tombe bien, je ne travaille pas le mercredi.
La semaine dernière, la Poste. Hier des chouquettes et la queue à la Mairie.
Dit comme ça, ca parait mince pour meubler une journée, et pourtant… : 20 minutes de préparation pour les chouquettes, autant de cuisson, le reste du mercredi pour déposer une demande de passeport.
1H40 le matin pour retirer un acte de naissance. (On me fait savoir que l’on peut maintenant les commander par le net, oui, mais moi je me suis dit allons donc, j’habite à 10 minutes de la Mairie, autant passer les retirer sur place et hop dans la foulée, déposer mon dossier.
Hop, tu parles.
Une seule fonctionnaire à l’Etat civil un mercredi matin, tous les autres derrière leurs bureaux la tête farouchement baissée, remplissant au stylo Bic d’obscurs parchemins. On se serait cru dans le «Nom de la rose», avant l’incendie.
Des panneaux sympas et festifs « Décès 2009 : pour déclarer un décès, prendre un ticket à l’accueil », la salle bondée, un formulaire à remplir pour demander un formulaire, pas de stylo à disposition du public… bref je me suis fait des amis et suis ressortie 1h40 plus tard, rouge et échevelée.
Bébé garçon dormant toujours dans sa poussette, direction le bureau 13 pour « CNI, Cartes grise, Passeport ».
Dès le couloir, difficile d’atteindre la machine pour retirer un ticket pour juste obtenir un renseignement, tant la foule était dense. 20 personnes avant moi. J’attends un peu, voit l’heure du biberon de midi dangereusement approcher et quitte la queue. Cet après midi, ce sera sûrement plus calme.
Retour à 15 heures à la Mairie. La salle d’attente me fait penser au pont de 3e classe du Titanic. J’ai le numéro 167, on affiche le numéro 125. Comme je suis organisée, j’ai mon dossier pré rempli, retiré il y a quelques temps déjà.
Je discute avec une dame qui est là depuis des heures. « Il ne faut pas passer avec celle-là, me dit-elle en désignant l’une des fonctionnaires, elle est ODIEUSE »
La dame n’avait pas tort.
La méchante fonctionnaire, très jeune et pourtant incroyablement mal dans son job, examine mon dossier d'un air dégouté à la recherche du papier manquant.
Damned, mon dossier est complet, on la sent déçue. Je suis autorisée à faire une deuxième queue, avec le même numéro pour déposer ma demande. « Perdez pas votre ticket », me dit-elle d’un air menaçant. Oh mon dieu, non, plutôt perdre mon fils !
Le temps passe, des éclats de voix fusent, se meurent, un bébé pleure très fort. On demande à un monsieur noir : « pour les yeux, vous voulez mettre noirs ou marrons ? »Il réfléchit.
La salle se vide petit à petit, il est 5 heures moins le quart. Aux gens qui arrivent, le bureau crie avec un bel ensemble :
- ah non c’est fini pour aujourd’hui !
- Mais vous êtes ouvert jusqu’à 17 heures, non ?! Il est moins dix !
- Oui mais on a tout ça (geste ample vers la foule muette et peureuse) à servir. »
Colères : « je dois prendre mon après-midi pour venir alors ? Vous vous f.. du monde ! Je travaille moi !»
A une dame, on consent à passer, comme au marché noir, un dossier de demande de passeport à remplir, mais pas la liste des pièces indispensables qui va avec.
-« Pour avoir la liste, vous appellerez demain au 0800… (n° surtaxé) ».
Un jeune homme s’affole car son numéro est passé et pourtant on ne l’a pas appelé.
-« Ca arrive, y a des numéros qui sortent pas ». Comme au loto.
-« Vous verrez que quand l’heure de la fermeture approche, ils se mettent tous au travail histoire de terminer à l’heure. » me dit ma voisine qui connait les lieux comme sa poche.
Véridique. 10 minutes avant 5 heures, tous les fonctionnaires sont derrière leurs bureaux, travaillant ardemment à servir l’Etat et fermer à 5 heures pile.
Mission accomplie. A 17 heures, la porte se referme sur les tickets abandonnés et les papiers gras. Le silence règne sur la Mairie et ma poussette fait « cri cri » dans les couloirs vides. Je me sens comme au sortir d’un combat de boxe.
J’ai rendez-vous dans 15 jours pour venir retirer mon passeport.
Ca tombe bien, je ne travaille pas le mercredi.
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