vendredi 4 décembre 2009

Une formidable aventure humaine

Suite et pas fin de mes aventures contre la grippe A. Dans le cadre "soyons une mère parfaite" j’ai emmené mes fils se faire vacciner, le centre près de chez moi ayant daigné ouvrir, de14 h à 18 h, sauf samedi-dimanche.
Me voilà donc partie de bonne heure mercredi, maligne comme un singe, pour être devant les portes bien à l’avance. Las.
26 poussettes tractées par des parents, malins comme des singes aussi, étaient déjà là. La file remontait la rue Frederik Lemaître, riante artère du 20e.
Mercredi 1er décembre, pour situer l'action, il tombe sur Paris une pluie glaciale.
Je suis avec Céline, une copine, et on souffle de concert sur les doigts de nos enfants pour les réchauffer. Les parents piétinent et font les marionnettes pour occuper leur progéniture.
Derrière nous, un jeune type fait la queue, seul sous la pluie. C’est le plus malin de tous les singes réunis : il communique par portable avec sa femelle, restée chez elle et qui, au dernier moment, hop, le rejoint, leur bébé dans les bras. Une heure passe.
On fini par entrer. Dedans, c’est ambiance "Ouragan Katrina, 3 jours après". Des enfants pleurent, les poussettes trempées bloquent le passage, on marche sur les sacs. Deux dames, gardiennes du temple à l’accent des îles, impassibles, vérifient nos identités. Elles consentent à faire vacciner mon ainé (3 ans et demi) qui n’a pas encore reçu sa convocation, le petit polisson. (Je dois faire la queue à un 3e bureau pour obtenir le passe-droit). On me fait remplir, debout, un enfant et un parapluie qui goutte sous le bras, deux questionnaires sibyllins où je coche "non" partout. Puis on passe devant un médecin. Je demande à être vaccinée aussi, si-c'est-possible-docteur.
- Vous êtes en contact avec des enfants ?
- Heu, à part les miens ? Non.
- Alors non.
- Je vous demande ça parce qu’un ami a été vacciné en même temps que ses enfants, donc je sais que dans certains centres, c’est possible.
Elle, mutique et mystérieuse : vous n’êtes pas dans le secret médical.
Ma copine Céline passe au bureau voisin. L’autre médecin lui demande aimablement : vous voulez vous faire vacciner ?
Comme on s’en étonne dans le couloir, mon médecin mystère s’emporte : "n’allez pas colporter des rumeurs ! Vous n’êtes pas médecin !
- Mais je voudrais juste comprendre pourquoi votre collègue le propose et pourquoi vous le refusez ?"
Nous n’obtiendrons pas de réponse. L’organisation de cette campagne de vaccination est décidemment pleine de mystères.
Deux infirmières, seulement, sont là pour piquer tout le monde. Elles ont les traits tirés mais sourient aux parents. Les enfants ont un bonbon après le vaccin.
Dehors le jour tombe déjà, la pluie n’a pas cessé. La file des poussettes s’étire toujours, longue comme un jour sans pain. Dans 3 semaines, on y retourne pour le rappel.
Comme on disait à la Star Ac', je continue l'aventure.

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